Il faut que les pleurs parlent là où les voix sont réduites au silence.

chikHaven
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Quand les pleurs deviennent paroles.

Il faut que les pleurs parlent là où les voix sont réduites au silence. Ce n’est pas une simple injonction poétique, mais une nécessité intérieure. Là où l'expression s'efface, l'émotion s'imprime. Les larmes, longtemps perçues comme faiblesse, deviennent les archives brutes de notre humanité. Elles ne demandent pas à être traduites, seulement à être reçues.

Langage de l’invisible.

Dans ce monde où tout s’explique et s’argumente, les pleurs échappent à la rationalité. Ils surgissent là où l'âme trébuche, là où le corps raconte sans le vouloir. Leur rôle n’est pas de convaincre, mais de dévoiler : un chagrin secret, une mémoire enfouie, une présence réprimée.

Le silence comme témoin.

Le silence, souvent redouté, devient ici un compagnon. Ce n’est pas l’absence de sons, mais le creuset de ce qui n’a pu être dit. Il accueille les non-dits, les soupirs contenus, les frissons imperceptibles. C’est dans ce creux que les pleurs parlent le plus fort — sans bruit, mais avec force.

Fragments d’âme : une écriture en éclats.


Chaque larme est un fragment. Un éclat de récit, une poussière d’émotion. Quand les voix se taisent par peur ou par fatigue, ces fragments prennent le relais. Ils sont comme des poèmes brisés sur les rives de notre intériorité. Il ne s'agit pas de recomposer un puzzle, mais d’accepter sa beauté morcelée.


Une mémoire fluide, sans narration fixe.


Et si la mémoire n’était pas une ligne droite, mais une pluie diffuse ? Un chapelet de sensations, de silences, d’images floues. Les pleurs nous connectent à cette mémoire liquide, celle qu’on ne lit pas mais qu’on ressent. Ils rappellent que l’oubli est parfois une forme de tendresse — et le souvenir, une blessure douce.

Le manifeste du ressenti.


Que les silences ne soient plus des cages. Que les pleurs ne soient plus ignorés. Nous avons besoin d’un monde qui écoute les craquelures, qui reconnaît les échos de ce qui n’a pas été dit. Car là réside l’essentiel : dans ce qui tremble, dans ce qui échappe, dans ce qui ne peut se dire mais veut être vécu.


Conclusion – Vers une écoute radicale


Dans un monde saturé de mots, apprendre à entendre les pleurs devient un acte d’attention profonde — une manière de reconnaître ce qui tremble au seuil de l’indicible. Ce n’est pas une fin, mais une ouverture : vers plus dempathie, plus de nuances et plus de présence réelle.


« Ce que la voix ne peut dire, la larme linscrit. » Émile Chartier (Alain)


Car parfois, la vérité la plus pure ne s’écrit pas : elle s’écoule silencieusement.


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